« Tu n'as aucun besoin de contrôler tes émotions. Les émotions sont naturelles, elles passent comme la météo qui change. Parfois c'est de la peur, parfois de la tristesse ou encore de la colère. Les émotions ne sont pas un problème. »
Dan Millman, « Le Guerrier Pacifique »
La mécompréhension de Soi même est la cause principale de la souffrance morale. Nous disons « mécompréhension » car si la conscience de Soi est installée alors la connaissance des mécanismes en jeu à chaque instant permet de se responsabiliser et ainsi de devenir libre vis à vis des émotions engendrées par les événements. A travers les mots qui vont suivre, l' IFAH vous propose d'apprendre à mieux comprendre les phénomènes en jeu dans la naissance d'une émotion et vous offre ainsi de devenir plus conscients de vous-même. Ainsi, vous saurez comment ne plus subir les émotions au quotidien.
Qui ne s'est jamais entendu tenir des propos tels que :
« Je suis triste. »
« Je suis en colère. »
Le langage verbal spontané que nous utilisons est une mine d'information merveilleuse pour permettre de comprendre les mécanismes à l’œuvre au moment où nous nous exprimons.
Lorsque « Je suis triste » est exprimé, cela m'enseigne qu'au moment où je parle, je me suis identifié à la tristesse, au point de penser être elle. A ce moment là, « être triste » prend une valeur similaire à « mon prénom », « l'emploi que j'occupe », et toutes les choses auxquelles j'ai choisi de m'identifier.
« Je suis Elhanna, je suis étudiante, je suis triste. ».
Cette situation peut mener à une difficulté de se libérer de la tristesse. Inconscient des mécanismes en jeu, il devient peu aisé de se libérer de l'émotion à laquelle je me suis identifié, et, le temps aidant à renforcer la croyance en l'identification, tout comme « Je suis Elhanna, je suis étudiante. », « Je suis triste. »
Nous pourrions comparer ce mécanisme à des pierres et rochers de différentes tailles croisés quotidiennement :
Nous en voyons une certaine quantité, et puis nous en mettons dans notre sac à dos. Nous en choisissons volontairement certains, en prenons d'autres à force de les croiser. Parfois, autrui semble nous en remettre de force et nous finissons par les accepter. Et puis il arrive que nous échangions avec d'autres que nous avions déjà.
Le fait commun à toutes ces pierres dans « le sac à dos de l'identification » est qu'au final, nous finissons par les accepter et marcher avec et ce contenu devient ce que je crois être « Qui je suis. ».
Comment naissent les émotions ?
Lorsqu'un événement se produit, une émotion lui est instantanément associée. La plupart des gens subissent ce mécanisme par inconscience de sa mise en œuvre.
L'émotion associée à l'événement qui se produit est déterminée par le jugement que l'on porte instantanément sur celui-ci. Ce jugement est lui-même fonction de notre état émotionnel du moment, nos expériences passées, etc...
Par exemple :
Lorsque j'étais plus jeune, je me suis fait mordre par le chien de mes voisins alors qu'il n'était pas attaché sur leur terrain. Aujourd'hui, je vois un chien sans laisse dans un parc, le corps se tend, j'ai peur. J'en conclu que « j'ai peur des chiens ».
Dans cet exemple, l'expérience passée avec le chien du voisin fait qu'aujourd'hui la personne subit les événements impliquant des chiens non attachés. De là naît l'identification à la peur des chiens.
Cela illustre un mécanisme déterminant dans la naissance des émotions :
Certaines émotions sont vécues « tellement fort » qu'elles nous marquent et s'ancrent en nous.
Tout comme le chien du voisin qui nous a mordus, les événements associés à ce type d'expérience émotionnelle suffisent à déterminer l'émotion qui naîtra dans certains contextes et type d'événements une fois ancrées en nous. Mais alors, comment ne plus subir les émotions au quotidien ?
Comment ne plus s'identifier aux émotions lorsqu'elles sont ressenties fortement ?
Il existe une méthode simple, applicable par tous. Au début, elle peut demander un réel effort puisque c'est une rééducation des mécanismes mentaux. Avec le temps, cela deviendra naturel et vous serez alors plus conscients de vous-même, du monde qui vous entoure et votre perception des événements sera paisible.
Voici la première phase de cette méthode :
Lorsqu'un événement donne naissance à une émotion ressentie fortement en vous se produit, commencez par ressentir le mieux possible le contact de la plante de vos pieds avec le sol. Puis observez cliniquement des événements en jeu et énumérez les mentalement sans utiliser le « Je ».
Si nous reprenons la scène de l'exemple précédent :
« Un chien court au loin, il n'est pas tenu en laisse. » « De la peur est ressentie. » « Il court après la balle qui vient de lui être lancée. » « Un vélo passe. » « Des enfants jouent au ballon dans le parc. »
Cette phase a pour but de faire prendre conscience d'une scène plus grande que celle que propose l'émotion lorsqu'elle est subie. Elle permet également de transformer notre intérieur en l'éduquant à une nouvelle perception des événements qui se déroulent à chaque instant.
Prenez ensuite conscience de comment vous vous sentez maintenant, après avoir effectué la première phase de la méthode. Si l'émotion initiale n'est plus (la peur dans notre exemple), la seconde phase n'est pas nécessaire.
Si l'émotion initiale est toujours ressentie, alors passez à la seconde phase de la méthode :
Posez-vous cette question : « Est-ce la première fois que cette émotion est ressentie dans un contexte similaire ? »
A ce moment-là, prenez conscience/souvenez-vous de comment cela s'est déjà produit une ou plusieurs fois dans des contextes similaires. Soyez conscients que l'émotion a été ancrée dans le passé et cherche à s'exprimer dans le présent, mais qu'en aucun cas, elle n'est liée aux événements qui se déroulent actuellement. Si le chien de mon voisin m'a mordu quand j'étais jeune, le chien qui court actuellement dans le parc n'a aucun rapport avec cet événement du passé emprunt de peur.
Répétez ensuite la première phase et fixez votre attention sur le contact entre la plante des pieds et le sol.
Résumé de la méthode : Comment ne plus subir les émotions au quotidien ?
Phase 1 :
Intention fixée sur le contact entre la plante des pieds et le sol.
Énumération des événements se déroulant maintenant.
Prise de conscience de ce qui est ressenti après l'énumération.
Si l'émotion n'est plus ressentie, revenez à la conscience des pieds sur le sol, sinon passez à la phase 2.
Phase 2 :
Prise de conscience / souvenir que l'émotion est née dans des événements similaires mais différents dans le passé.
Énumération des événements se déroulant maintenant.
Intention fixée sur le contact entre la plante des pieds et le sol.
Si vous désirez allez plus loin sur le chemin de la conscience de vous-même et mieux vivre le quotidien, notre formation « Autohypnose et hygiène de vie avec l'hypnose » est faite pour vous.
Thomas Oudinot, formateur principal de l'Institut de formation aux arts hypnotiques ( IFAH )
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